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« Ma cible, c'est Laurent Dubreuil »

À la veille de replonger en Coupe du monde de patinage de vitesse, Vincent De Haître, athlète olympique en cyclisme sur piste, mesure le chemin à parcourir avant de penser à rattraper son coéquipier québécois, qui s’élance ce vendredi sur 500 m en Pologne.

Trois mois après avoir conclu les Jeux olympiques de Tokyo en cyclisme sur piste, Vincent De Haître s’apprête à franchir une nouvelle étape dans son pari de disputer les Jeux de Pékin en patinage de vitesse longue piste.

L’athlète d’Ottawa s’alignera au 1000 m de la Coupe du monde de Tomaszów Mazowiecki, en Pologne, dimanche.

À sa première compétition internationale sur glace depuis les Jeux de PyeongChang, en février 2018, il n’aura pas à chercher loin pour étalonner sa progression. « Ma cible, c’est Laurent Dubreuil », a-t-il affirmé mercredi.

Médaillé de bronze sur la distance aux derniers Championnats du monde, le Québécois a remporté le titre national le mois dernier, à Calgary, devançant son dauphin De Haître de huit dixièmes de seconde.

« Laurent a atteint un niveau de performance que j’avais avant d’arrêter le patinage de vitesse », a rappelé celui qui détient toujours la marque nationale sur la distance et qui était vice-champion du monde en 2017.

« Mon objectif sera d’atteindre ce niveau-là et d’être encore meilleur. Laurent dirait la même chose. Oui, il est bon, mais l’objectif est toujours de s’améliorer. »

— Vincent De Haître

Pour l’instant, De Haître doit modérer ses ardeurs. Son dos le fait souffrir et il a subi une élongation à l’aine pendant le 1000 m des Championnats canadiens.

« La confiance va et vient, ça dépend des journées. En ce moment, on consacre l’essentiel de nos énergies à la prévention des blessures. […] Physiquement, je suis assez fort, mais ce sont les articulations, comme mon dos, l’aine, les pièces qui maintiennent tout ça ensemble, qui préoccupent. Peu importe la grosseur de ton moteur, ça n’avance pas si tes roues sont faites en bois ! »

SUR LES TRACES DE DUFOUR ET HARVEY

Le report des Jeux olympiques de Tokyo n’a jamais remis en question son plan de s’aligner consécutivement aux Jeux d’été et d’hiver, même si la période entre les deux cérémonies d’ouverture s’en trouvait réduite à 181 jours. Bob Dufour, le dernier pistard et patineur canadien à avoir fait le doublé en 1968, en avait eu environ 60 de plus puisque les Jeux de Mexico avaient été présentés à l’automne. En 1984, Pierre Harvey n’avait profité que de 160 jours entre les Jeux de Sarajevo (ski de fond) et ceux de Los Angeles (cyclisme sur route).

De Haître n’a pratiquement pas pris de pause depuis un an et demi. À la fin des stages d’entraînement au vélodrome de Milton, en Ontario, il rentrait chez lui à Calgary pour poursuivre sa préparation en patinage de vitesse. Le défi s’est corsé l’an dernier quand l’Ovale olympique a fermé à la suite d’un problème mécanique. Il a transporté ses lames sur l’anneau extérieur de Red Deer, où le mercure est parfois descendu sous les - 30 °C.

La biomécanique particulière du patinage rend le retour plus complexe que s’il devait retrouver son coup de pédale. « Ce n’est pas un sport que tu peux seulement faire pour t’amuser. Ça prend toute une phase de préparation. C’est ce que je suis en train d’apprendre en ce moment. Mon corps n’est juste pas prêt. Il y a des moments où je brille et d’autres où j’ai l’impression de ne pas être capable de patiner. »

Étonnamment, l’athlète de 27 ans s’estime déjà meilleur techniquement qu’au moment où il a remisé ses patins.

« Les coachs sont très contents de ma progression. Je suis en avance sur mes objectifs. On en vise de plus grands, mais il faut rester réaliste. Il y a des jours où je ne peux pas patiner et on doit modifier l’entraînement. »

— Vincent De Haître

Dans un monde idéal, il se classerait parmi les huit premiers à l’issue des quatre Coupes du monde pour assurer sa place aux JO. Sinon, il y aura toujours les sélections olympiques de Québec, à la fin de décembre. « Il faut se souvenir que l’important n’est pas de bien performer aux Coupes du monde, mais de performer aux Jeux. »

Persuadé qu’il n’est pas encore à son apogée, il caresse l’idée d’un retour en cyclisme. Seulement, ce ne sera pas à la poursuite par équipes, où il estime avoir atteint ses objectifs en terminant cinquième à Tokyo. Attiré par les épreuves de sprint, il souligne qu’il détient un record national lors d’un test mené en laboratoire.

Quatrième du kilomètre contre-la-montre aux Mondiaux de 2020, De Haître aimerait disputer cette épreuve non olympique aux Jeux du Commonwealth de Birmingham, à l’été 2022.

D’ici là, il a encore beaucoup de coups de patin à donner. « Il y a des jours où je me lève et je me demande si ça va être encore possible. Mais j’ai un plan et je m’y tiens. Selon la devise de Pierre de Coubertin, “l’essentiel n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu”. C’est ce que je fais du mieux que je peux. Je ne me suis jamais autant poussé physiquement et mentalement. »

 

DE NOUVEAUX RIVAUX SUR LA LIGNE

Ne comptez pas sur Laurent Dubreuil pour s’émouvoir de commencer la saison à titre de champion du monde.

Le patineur de Lévis s’élancera sur 500 m, vendredi et dimanche, lors de la première Coupe du monde de la saison à Tomaszow Mazowiecki, en Pologne.

« Je sais que j’ai des chances de médaille, c’est surtout ça qui change par rapport à une année où je le sens un peu moins, a analysé l’athlète de 29 ans, mercredi. J’ai le même genre d’état d’esprit que l’an passé en arrivant dans la bulle. Je me sens super bien. »

« Je sais que je suis dans une bonne période, que je suis peut-être au sommet de ma carrière. Mais ce que j’ai accompli l’an passé ne change rien à mes objectifs ou mes attentes cette année. »

— Laurent Dubreuil

Ce qui l’allume plus, c’est la présence des Japonais Tatsuya Shinhama, deuxième performeur de l’histoire, et Yuma Murakami, absents dans la bulle d’Heerenveen la saison dernière. Le Chinois Gao Tingyu revient lui aussi. Le médaillé de bronze de PyeongChang vient de réaliser le quatrième temps de tous les temps sur une glace en altitude en Chine.

Bref, il y a du monde à la messe dans ce qui est « probablement l’épreuve la plus compétitive du longue piste », selon le texte de présentation de l’International Skating Union.

« Je suis très content que tous les pays soient là, a affirmé Dubreuil qui sera jumelé à Shinhama dans la neuvième et avant-dernière paire, vendredi. Mon but, c’est de tous les battre. Une partie de moi regrette que les Japonais n’aient pas été là l’an passé. »

« Je ne suis pas sûr à 100 % que je les aurais battus parce que ce sont d’excellents patineurs. Mais je pense qu’avec le temps que j’ai fait au Mondial, j’aurais réussi. J’ai maintenant l’occasion de le faire. »

— Laurent Dubreuil

Shinhama et Murakami auraient très bien pu rater le rendez-vous polonais. Une éclosion de COVID-19 a en effet frappé l’équipe japonaise lors d’un stage préparatoire en Allemagne. Dix des trente-cinq membres ont été infectés, dont quatre patineurs.

En Pologne, où tout le monde a été testé de nouveau, les Japonais devaient partager la salle à manger de l’hôtel avec les Canadiens. Ils ont finalement été isolés.

« J’ai demandé à un des athlètes et ils ont tous été doublement vaccinés, a précisé Dubreuil. Je ne pense pas qu’ils soient plus à risque qu’un autre pays. Mais on se tient quand même loin pour être sûrs. On est prudents, mais le risque zéro n’existe pas. On peut aussi l’attraper à l’épicerie à Québec. »

Le vétéran Alex Boisvert-Lacroix, qui doit sa présence en Pologne à une victoire en arbitrage, sera également du départ vendredi dans le groupe A, tout comme l’Albertain Gilmore Junio. Valérie Maltais participera pour sa part au 3000 m.

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© 2024, Vincent De Haître. Athlète olympique canadien multidisciplinaire. Créé par: Chabo Communications & Design

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